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Jean Gabriel DOMERGUE : Vie professionnelle, mondaine : revue de presse

Parcourons son Cheminement personnel et professionnel
à travers quelques coupures de presse : 


Noel 1913 : couverture du magazine « LA VIE HEUREUSE »

Le tableau de la ‘Princesse Murat’
         Le tableau de la ‘Princesse Murat’              

1920 : Affiche des galeries Lafayettes Paris/Nice
Les clientes des Galeries Lafayettes souscrivent  dans leur magasin préféré
 ‘L’emprunt national 1920’


9 octobre 1922 : article de la revue « RENAISSANCE »               

‘Les paysages de Jean Gabriel DOMERGUE’

De forts bons esprits le tiennent pour le digne successeur de Gaston Latouche, peintre brillant, facile, heureux s’il en fut, et décorateur charmant.    Les effigies de Jean Gabriel DOMERGUE qui sont longues et fragiles, élastiques, perverses et félines, expriment à merveille la conception que de la femme se fait un monde « bien parisien » plus familier avec le ‘dancing’ qu’avec la bonne compagnie. On pouvait craindre, attendu les ‘précédents’ que ce talent cessa de se nourrir d’étude et que, de plus en plus , le gout piquant, l’esprit, la fantaisie et même cet agrément de palette qu’attestait, au dernier Salon, le grand Intérieur à ‘dominante’ groseille, qui comptait parmi les meilleures toiles du peintre, tournassent à la ‘manière’.

M. Jean Gabriel DOMERGUE protestait de sa sincérité : l’exposition qu’il fait à la galerie Terrisse l’atteste en effet.

L’artiste y réunit une centaine de petits paysages, brossés dans son Languedoc natal, voire à Venise. Devant la nature, il se retrouve aussi candide, aussi naïf, que le pourrait être un peintre moins illustre. Il cherche avec bonne foi le motif intéressant, et le trouve avec une infaillible sûreté : voire M. Jean Gabriel DOMERGUE nous révèle une qualité nouvelle : la souplesse. Il sait varier son style selon le thème qu’il traite, et évoquer les rudes rocs pelés auxquels les romains ou le Moyen Age accrochaient leurs ponts formidables, avec autant de force et de sobriété qu’il déploiera de délicatesse à saisir un crépuscule gris sur le Rialto. Devant la mer, il cherche les accents sauvages et grands ; il se plait encore à saisir la mobilité des foules. C’est un peintre ivre de la joie de peindre, et qui s’abandonne à sa verve, sachant qu’elle est servie par une étonnante habilité.

Ce peintre qui, tantôt se fait une palette aux rauques sonorités, tantôt par de subtils accords de violets, crée de la lumière, ce peintre agile entre tous, nous fait, toutefois, par cette exposition, la confidence de son véritable tempérament.

M. Jean Gabriel DOMERGUE brossera d’admirables décors : il l’a fait d’ailleurs, et fort bien. Il ne parait pas d’hommes à poursuivre avec persévérance l’étude du phénomène atmosphérique, comme on fait un Claude Monet, un Bonnard, un Jules Flandrin, non plus qu’à s’attacher à la manifestation d’une vérité psychologique et physique. Il aime l’apparence.

Des choses, la vibration rapide, l’évocation preste d’une impression prompte. C’est le peintre de l’épiderme. Sans doute le sait-il, on le croirait, du moins. Se connaitre est une force, réaliser selon ses moyens en est une autre. Avoir un tempérament, un don, une personnalité n’est, d’ailleurs, pas chose commune, et M. Jean Gabriel DOMERGUE la possède, elle explique le succès qui lui sourit : mieux elle le justifie. Guillaume Janneau


17 février 1923 : « THE NEW YORK HERALD »
The Dolly sisters à Cannes                     

The Dolly sisters à Cannes

1923 : « LA GAZETTE MUSICALE »                   

‘ La mode et le théâtre’

‘ La mode et le théâtre’

Un ciel bleu, une température printanière règnent à Cannes. Tandis que pendant les courses, les tribunes s’emplissent d’une foule passionnée suivant d’un regard anxieux ou confiant les casaques multicolores, c’est sur le sable doré des allées du pesage, pendant les entr’actes, la plus pittoresque animation, l’agitation d’une assemblée chatoyante, où les nombreuses élégances féminines mettent leur note de luxe discret et la gaîté de leurs taches claires.


Une assistance très choisie suivit les dernières réunions. D’illustres personnages dans l’assistance.
Le soir venu, commence vers la ville illuminée, l’exode des autos aux superbes carrosseries créées par nos plus grandes firmes d’automobiles : les Voisin, les Renault, les Delage, les Hispano-Suiza, filant rapides dans le doux crépuscule coloré des feux du couchant qui fait rutiler, derrière l’Esterel violet, le métal incandescent de ses rayons…

Et losque tout scintille au firmament, les élégantes revêtent leurs derniers atours pour se rendre au Casino où les Galas se succèdent cette saison, caractérisés par un cachet de bon ton et d’élégance, sous la direction de Jean-Gabriel DOMERGUE en collaboration de Paul Poiret.
L’événement de la saison était le Grand Bal Vénitien qui fut en tous points réussi.

1er juin 1923 : « FEMINA »                  

***

Exemple de costume publié par Jean-Gabriel DOMERGUE, peu de temps avant le Bal du Grand Prix, cherchant à stimuler les imaginations il met la sienne à forte contribution.

Du 21 octobre 1923 : journal « LIBERTE »           
(Article accompagné du tableau de Jean Gabriel DOMERGUE)
             ‘Carnaval de Venise vers 1920’



1925 : Galeries Lafayettes pub                
‘Causerie féminine’


Chapeaux nouveaux, tricorne de mélusine noir, aux pointes irrégulières, bordé d’argent ou de plume, vous êtes le triomphateur de la saison.

Parfois une pointe s’étire avec un mouvement en arrière, qui parait celui d’une aile. Pour le soir, un voile de dentelle accroché aux deux pointes de côté tombe sur les épaules nues et vous donne l’allure vénitienne d’un Domergue descendu de son cadre. Je croyais que les petits tricornes aux cotés réguliers très roulés étaient réservés aux amazones. Il n’est plus besoin d’un bel alezan pour le porter…..
              

                               
1923 : « LE JOURNAL DES ETRANGERS »    
Dans la rubrique « Le Somptueux Domaine de la Mode »       

                                                         
Annonce du « GRAND BAL VENITIEN » organisé par Jean Gabriel DOMERGUE,
le mardi gras 13 février ‘le costume vénitien ou oriental est obligatoire pour les dames.
Pour les Messieurs, la cape vénitienne, la Bauta de dentelle et le chapeau’

Du 15 octobre 1924 : « LE CHARIVARI »
Caricatures des animateurs de Cannes et de Deauville      



Du 18 mars 1925 : « MUSIQUE ET THEATRE »
‘A la gloire Bordeaux    par Jean-Gabriel DOMERGUE’                


Un plafond n’est ni une illustration, ni un tableau.
Il ne s’aide d’aucune légende. Aussi, sans préambule aucun, doit-il évoquer ce qu’il se propose de glorifier, en même temps que réjouir l’œil.
Voici l’un des quatre fragments du plafond que le Comité bordelais de l’Exposition des Arts décoratifs m’a chargé d’exécuter pour la tour de son restaurant.
Je me suis efforcé de chanter Bordeaux, patrie des cognacs et des vins ; Bordeaux, grand port ouvert sur nos colonies et Bordeaux, antichambre des forêts de pins et des plages basques.
Parmi les vapeurs d’alcool que répandent les alambics, une femme distille le jus de raisin, tandis que ses compagnons s’ingénient à créer de nouveaux et précieux mélanges pour notre palais de gourmets.
Voilà pour la patrie des cognacs.
Le caoutchouc, l’ivoire et les fruits exotiques, tels sont les produits que les créoles et nègres affublés d’oripeaux éclatants, étalent sous nos yeux, grâce au paquebot cravaté de fumée que l’on découvre au loin. Et voilà pour Bordeaux, port ouvert sur nos colonies.
Avec ses quais gris-mauve comme le ciel, son port couleur de rouille et les grappes lourdes du raisin que supportent des mains de femme, ainsi m’est apparu Bordeaux, capitale des vins.
Quant au charme de Bordeaux, antichambre du pays basque, il me semble l’avoir dépeint avec un berger rêvant, un faune soufflant dans un syrinx et la Femme donnant la becquée aux colombes, dans le calme du soir, parmi les pins, au bord de l’eau.

1926 : 21 mars « LES ANNALES »                
En couverture : Portrait de Melle ph...



1928,  22 juin : « l’ILLUSTRATION »                    
En couverture : la comtesse du Bourg de Bozas


1929 : affiche de Jean Gabriel DOMERGUE pour les Galeries Lafayette Paris-Nice



1931,  22 février : « l’Atlantique »
En couverture                                   



1933,  3 mai: « l’INTRANSIGEANT »
Jean Gabriel DOMERGUE fait lui même ses chapeaux ….                   


- Bonjour, maître ! Quelle heureuse rencontre !

Jean-Gabriel DOMERGUE est rentré de Cannes ces jours derniers pour le vernissage de la Nationale. Ce matin, il promène aux bois ses grands lévriers persans aux flans couleur de noisette.

- Nous bavarderons mieux chez moi, voulez-vous monter jusqu’à l’atelier, propose le peintre ?
Trois étages près de ciel, voilà l’atelier. Dans leur cadre, des femmes peintes qu’on dirait pétries dans la chair vivante, corps souples et félins, semblent vouloir se dégager de la toile pour courir au dernier thé chic.
Bavardages.

Jean Gabriel DOMERGUE a ramené de ‘Fiesole’ son domaine d’Isola-Bella, à Cannes, la verdoyante colline aux rochers de quartz, des fleurs étrangement belles et toute une collection de …chapeaux de printemps.

Eh ! oui, il s’agit  bien de chapeaux  de femme, et quels chapeaux !

Ils sont confectionnés avec tout et rien : des plumes défrisées, des couteaux échevelés, des rubans réséda et des faveurs héliotrope…

Le crin souple s’orne d’orchidées grenat et de plumes de faisans nouées par un mince ruban de paille vert empire : un moineau naturalisé picore du raisin de Corinthe sur une ravissante paille anglaise ; des volubilis mauves s’enroulent après du crêpe rose et des papillons panachés butinent une paille d’Italie …
O merveille de ridicule !
Posés sur les marottes de fantaisie moulées par Mme DOMERGUE, un peu inclinés sur l’œil, les ‘bibis’ prennent forme et deviennent affolants chapeaux de dame ! Ma modiste dirait qu’ils soient « coiffants ».
L’atelier me réserve encore d’autres surprises. Voilà des bas ajourés, de longs gants de ‘vamp’ et tout un arc en ciel de boas en plumes d’autruche.

Voulez-vous l’explication de la présence de tous ces attributs féminins ?

DOMERGUE ne peint plus que des nus…habillés.
Des nus aux chairs fardées de soleil : les demoiselles du cancan, empanachées et froufroutantes et les plus jolies femmes du monde…

Toutes sont coiffées d’étonnants petits chapeaux ! Mais les ‘modes’ du maître ne sortent pas de l’atelier. Seulement les modèles du peintre, les grandes dames, les belles héritières et les divorcées célèbres de New-York, de Berlin, de Chang-Hai et de Paris s’en coiffent pendant la pose.

- Je voudrais que les femmes redevinssent les spirituelles poupées d’autrefois, dit DOMERGUE. Pour cela, il faut faire comprendre aux ‘femmes’ qu’elles doivent être des ‘dames’…Il y a une nuance entre ces deux états !
« La dame au boa vert » et « la demoiselle aux gants noirs » sont un peu hautaines, délicieusement « piquantes » comme au grand siècle …par la grâce des ‘bibis’ du peintre.

Déjà, les chiens jappent et grattent à la porte, venant chercher leur maître, un des maîtres de la beauté contemporaine. Paule Hutzler.

1933 : novembre : « LE FIGARO ILLUSTRE ».              


« La lanterne de cristal » à éclairage indirect a été dessinée par Domergue pour ‘Véronèse’
Inspirée par les lanternes vénitiennes, enrichie par la pure beauté du cristal, composée de lignes d’une grande légèreté, véritable sculpture, elle s’harmonise avec tous les styles.


1934 -  23 juin : « L’ILLUSTRATION » Fêtes costumées de cannes         


La fantaisie décorative d’un artiste moderne – esquisse de Jean-Gabriel DOMERGUE, pour les fêtes costumées de Cannes.
Parmi les manifestations d’élégance et d’art qui ont rendu, cette année-ci, la ‘saison’ de la Cote d’Azur particulièrement brillante, les fêtes costumées dont le Casino municipal de Cannes avait eu l’heureuse idée de confier l’organisation  au peintre favori de la mode, Jean-Gabriel DOMERGUE, laisseront un souvenir de pittoresque originalité et de délicat enchantement.

Comme par une baguette magique, le même cadre se métamorphosait, devenant tour à tour un souk au Maroc, une maison de danse à Séville, le parc de Versailles au 18ème siècle, avec la fantasmagorie de ses grandes eaux, le Robinson de Véronique en 1840 en Chine bleue et verte aux ponts de porcelaine, le jardin enchanté des Hespérides, le royaume blanc de la reine des neige, la mer aux profondeurs glauques ; toutes les imaginations, toutes les époques, tous les costumes, toutes les âmes…Ce sont quelques unes des esquisses de Jean-Gabriel DOMERGUE ayant servi de maquettes qui illustrent cette page. On y retrouvera en même temps que l’évocation de ces éblouissantes soirées, la fantaisie d’un des artistes qui exercent le plus d’influence sur l’orientation de la décoration moderne.

1934 : Gala de la presse argentine aux ambassadeurs.
Mme Argentina recevra le ‘Laurier d’or’.

Jean-Gabriel DOMERGUE  en peignant cette merveilleuse danseuse dès 1922 en Espagne,
contribuera à révéler cette artiste au public français.



1934 : « Miroir du Monde ».
Photo du masque du peintre J.G Domergue, par Mme O. Domergue.        



1934 « Journal des étrangers »
Dans son atelier...photo d’ensemble                        



1935  15 avril : « LES BEAUX ARTS » société  des amis de Chéret         


M. Jean Gabriel DOMERGUE présidera la société des Amis de Chéret.
La société des Amis de Jules CHERET, fondée par notre collaboratrice et amie Mme Charles Bazel, est définitivement constituée. Son secrétariat général est installé : 114 rue de Turenne à Paris. Placée sous la présidence d’honneur de M. F Jourdain, président du Salon d’Automne et de l’association de la presse artistique, elle est patronnée par un comité composé entre autres de Mme Jules Chéret, Marie Henner, Félix ZIEM, Georges Avril, , Edouard Herriot, Georges Huissman, Maurice Maeterlinck…..Les Amis de Chéret, ont ces jours ci, élu les membres de leur Comité actif.En voici les noms : Président, M. Jean-Gabriel DOMERGUE….Nul mieux que Jean Gabriel DOMERGUE, successeur du brillant Chéret, ne pouvait présider la réunion de ses amis.

1935 : revue « MIROIR DU MONDE »
(Photo de Jean-Gabriel DOMERGUE dans son atelier de cannes).    


1935 : « LA SAISON DE CANNES»                       

« Dans son atelier, une des plus belles pièces de la villa Fiesole – le maître Jean Gabriel DOMERGUE a manifesté clairement quels étaient ses gouts : Travail, harmonie, rusticité raffiné »

1936 : il ouvre sa galerie des « CHAMPS ELYSEES »
                                
1939 : Il crée l’affiche du 1er FESTIVAL DE CANNES en 1939 (qui n’aura pas lieu)      
                                    
Pour mémoire : avant guerre, il n’y avait qu’un seul festival de cinéma :
‘La Mostra de VENISE ’ – Avec Mussolini au pouvoir, ce festival couronna de plus en plus de films médiocres à caractère fasciste. La France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, se retirent en 1938, et deux français (Erlanger et Jeanne) réfléchissent au lancement d’un festival de cinéma concurrent de celui de Venise.

En juin 1939, la presse annonce l’ouverture prévue de ce nouveau festival : du 1er au 20 septembre 1939. Plusieurs villes sont pressenties :     Deauville, et surtout Biarritz…Mais Cannes se manifeste avec plus d’atouts : gare, palaces, hôtels, finances… C’est donc la ville de Cannes qui est choisie. 13 pays acceptent de participer au tout 1er festival de Cannes
Jean Gabriel DOMERGUE réalise sa 1ère affiche   

 

La France présente ‘ La loi du nord’
U.S.A présente ‘Le magicien d’Oz’
Des vedettes commencent à arriver : Garry Cooper, Tyrone Power, Charles Boyer….
Mais courant Aout, les bruits de guerre s’intensifient…il est décidé de reporter le festival à Noël…ou à Pâques….le 3 septembre la guerre est déclarée !


Le Festival de Cannes ouvrira réellement le 20 septembre 1946. 




1946 : 20 avril
Caricature de l’artiste par lui-même   



1946 : 4 septembre « PARIS-MATIN »                            PH.42


La féerique soirée inaugurale du FESTIVAL DE CANNES telle que l’imagine Jean Gabriel DOMERGUE
Pour la période du Festival International du Film, Cannes sera transformée, revue et décorée par Jean Gabriel DOMERGUE. Le maire lui a confié ses projets. Il imagine en fermant les yeux, ce que sera la soirée du 19 septembre – soirée inaugurale du festival – à Cannes.

Au large le porte avions ‘Colossus’ et le ‘Lionel de Marmier’ avec mille feux à bord, au milieu d’innombrables barques illuminées. La ville, somptueusement décorée de drap blanc et rouge, apparait dans les faisceaux de projecteurs placés ici et là. La foule coule lentement vers le Grand hôtel, couvert d’un vélum encore blanc et rouge. Là sont massés les six cents invités du festival, au sein desquels se trouvent Mrs Byrnes, Molotov, Bevin, Spaak et d’autres délégués de la conférence des Vingt et Un. Dans ce paradisiaque décor, tandis que le bruit de la mer se mêle gracieusement à celui du jazz, des attractions se déroulent : vedettes américaines, ballets des Champs Elysées. Le tout est suivi d’une bataille de fleurs ayant pour thème : ‘les lumières et les fleurs de Cannes’ et d’un feu d’artifice pour lequel un artificier est venu spécialement d’Italie. Là se termine le rêve et la tâche de Jean Gabriel DOMERGUE qui a fixé ses visions sur des maquettes. Le reste appartient à la municipalité qui doit « réaliser ».

Le festival ne coutera pas plus cher que le Carnaval. …tout le personnel des services municipaux vont matérialiser le songe du peintre, préparer la réception des invités, faire du festival une manifestation mondiale et inoubliable….Monsieur Gatine reçoit chaque jour des délégués de la presse. Il leurs dit invariablement, et avec amabilité, que rien encore n’est absolument fixé, ce qui n’est pas inexact. Il ajoute que les décors de Mr Jean Gabriel DOMERGUE nécessitent le déblocage de 1000 mètres de drap, et que les travaux en général, ne couteront, grâce à la générosité des commerçants, qu’un million et demi, ce qui est aussi le prix de carnaval de Nice. DOMERGUE, lui, ne quitte que rarement sa villa ‘ La Fiesole’…que pour se rendre à la Mairie ….
…un blockhaus est installé sur le toit du casino municipal, y seront entreposées les bobines de film. Un douanier en tenue y prendra en permanence la garde…cette nouvelle a complètement affolé les cannois qui depuis annoncent la venue de Bing Crosby et de Fred Astaire, pour le soir de l’ouverture et parlent d’une prochaine fête internationale qui aurait pour titre : ‘rendez-vous à Cannes’….

1946 : 1er Festival de Cannes du 20 septembre au 5 octobre
Jean-Gabriel DOMERGUE faisait partie du Comité d’Honneur et d’accueil de ce Festival tant espéré, par le monde du cinéma, le gouvernement et la ville de Cannes.

La France présente entre autres : La Belle et la bête  - Patrie – Le père tranquille – La bataille du rail – La symphonie pastorale : Michèle Morgan en est la vedette principale.

Michèle MORGAN  chez Jean-Gabriel DOMERGUE.                 

Au cours du récent festival du film de Cannes, la vedette populaire de l’écran, Michèle Morgan, a été l’hôte du peintre mondain Jean-Gabriel DOMERGUE, qui possède sur la Riviera une ville de rêve, entourée d’un parc où cyprès, statues et fleurs alternent à l’envi. Bien entendu, DOMERGUE a peint Michèle, ajoutant ainsi une pièce de valeur à la collection de portraits célèbres qu’il a déjà signés jusqu’ici.

Michèle Morgan dans le jardin de Fiesole.                     


a) La blonde Michèle tâte du bout du pied l’eau d’un ruisselet.
b) Ce n’est pas le ‘chercheur d’épine’ mais ‘la femme au soulier blanc’.



1950 le 12 juillet : nomination de Jean Gabriel DOMERGUE  académicien titulaire        
par 18 voix sur 31 votants.
Son épouse sculpte son épée.


Le secrétaire perpétuel de l’académie des Beaux Arts.
A Monsieur  Jean-Gabriel DOMERGUE, Membre de l’Institut
Monsieur et très honoré Confrère,
J’ai l’honneur de vous informer que l’Académie des Beaux Arts, en sa séance de ce jour, vous a élu à la place d’académicien titulaire vacante dans la section de peinture par la mort de Monsieur Désiré-Lucas.
Aussitôt que l’académie aura reçu l’ampliation du décret approuvant votre élection, je m’empresserai de vous inviter à prendre part à nos travaux.

Veuillez agréer, Monsieur et honoré Confrère, avec mes félicitations, l’assurance de ma haute considération et de mes sentiments dévoués.
« Je suis un feu d’artifice dans un sépulcre » dit-il à ses collègues.

1952 : Jean-Gabriel DOMERGUE membre de l’institut à l’académie des Beaux arts, présidant la remise des prix aux élèves des Beaux Arts de la ville de Bordeaux      



1954 : publicité pschitt : affiche publicitaire                     




1955 : mercredi 19 octobre : « COMBAT »                     



« LA PARISIENNE » : un bijou précieux qui devient….un ouvrage de grand luxe.
La parisienne ! Mot magique dont la signification n’a plus rien de géographique. La parisienne ce n’est pas l’habitante de Paris au sens pourtant étymologique du mot, c’est la femme moderne, qu’elle soit starlette ou comtesse, qu’elle s’appelle Mimi ou Marie Chantal. C’est celle dont toutes les autres admirent et veulent copier l’allure, car elle est l’élégance innée, qu’elle s’habille chez Dior, ou qu’elle se confectionne elle-même une petite robe de quatre sous ! La parisienne – mais les poètes ne l’ont-ils pas dit beaucoup mieux que je ne saurais le faire ?  - c’est un bijou précieux qui n’a pas de prix. Ne vous étonnez donc pas si vous entendez parler d’ici quelques semaines d’un ouvrage intitulé précisément « La parisienne » d’apprendre qu’il en coutera pour l’acquérir la bagatelle de 300 000.francs !.....Cette « PARISIENNE  » dont la typographie a été particulièrement soignée se présente comme les précédents, sous l’aspect d’un magnifique album de grand format L’œuvre bénéficie de la collaboration de deux noms providentiellement associés Cécil Saint-Laurent, créateur de cette tendre Caroline que le public chérie d’emblée, surtout lorsqu’elle apparut sous les traits de Martine Carol. Auteur ici de vingt nouvelles à la gloire de la Parisienne, et Jean Gabriel DOMERGUE, le peintre de la plus  exquise féminité, qui a lui, réalisé vingt lithographies originales. Qui pourrait dire si DOMERGUE illustre Saint-Laurent ou si c’est l’écrivain qui a composé ses textes d’après les lithos du peintre ? Qu’importe après tout si l’ensemble forme un tout harmonieux !

On s’étonne seulement d’une signature qui est une légère concession à l’aspect…commerciale l’entreprise. L’auteur des textes, certes est bien le Cécil Saint Laurent de Caroline et d’autres œuvres légères de la même veine. Mais c’est aussi l’écrivain dont la production littéraire est d’une incontestable valeur et qui, sous le nom de Jacques Laurent, signe des éditoriaux très suivis dans l’hebdomadaire ‘Arts ’tout en dirigeant cette revue littéraire, dont le titre précisément, n’est autre que « La Parisienne ». Qu’il soit Jacques ou Cécil, on voit en tout cas qu’il était doublement qualifié pour chanter, avec la collaboration de Jean Gabriel DOMERGUE, la gloire de la PARISIENNE. Robert Thill                            

Mai 1955 : il est nommé conservateur du Musée JACQUEMART ANDRE
L’Institut lui confie en plus en 1956 la direction de son musée à Chaalis.
(qui reporte à un chapitre spécial sur le musée et ses expo)

1956 : Réalise l’affiche du Tour de France cycliste, 13 ème étape : Toulouse, le 18 juillet

1959 : L’Artiste  à l’exposition « TOULOUSE LAUTREC » au musée d’Albi, en compagnie de Mr J.Eouard, conservateur.                            PH.61

1960 : (2 photos de) Jean Gabriel DOMERGUE  conservateur du Musée JACQUEMART ANDRE                                      




Il décède en 1962.

1962 semaine du 15 au 21 novembre: journal ‘ARTS ’               


‘Jean Gabriel DOMERGUE le Parisien’.


Dans mon enfance à Villeneuve sur lot, quand je lisais son nom dans la petite Gironde, je le confondais avec Doumergue, dit Gastounet, Président de la République de son état. Plus tard, j’ai fais la différence. Pourtant Jean-Gabriel DOMERGUE, avec son double prénom d’évangéliste et d’ange, était lui aussi une espèce de Président de cet état dans l’état qu’est Paris. Un cadet de Gascogne, enluminé aux couleurs du Médoc, avec une aisance, une cambrure faites pour la cape et l’épée et un collier de barbe qui l’apparentait à François 1er.

De Bordeaux, il était monté à Paris, pour conquérir la capitale à la pointe du pinceau. Il fut un peintre prodige. A dix sept ans, il exposa pour la première fois au Salon des Artistes français. Il débuta par le paysage. Ensuite, très vite, il comprit que la femme était un paysage plus riche et plus peuplé qu’un sous bois. Il s’institua le peintre de la femme. Il arriva par les femmes.
Et la femme lui doit beaucoup. Il a réussi, à son propos, une vraie mutation. Son œuvre relève de la biologie autant que de la peinture. Il aurait dû siéger à l’académie de médecine en même temps que celle des Beaux Arts.

DOMERGUE a compris quelle était la cause inavouée d’une des plus grandes nostalgies de la femme. La femme suivait des régimes, se vouait aux carottes et à l’eau, suçait des citrons, se serrait la ceinture, dans les deux sens du terme, se comprimait dans des gaines, des soutiens-gorge. Mais malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à ressembler à une bîche. Grace à Jean-Gabriel DOMERGUE, elle y est enfin parvenue.

Désormais, quand une femme, avec son mari, ou son amant, au Zoo, à la chasse, sur l’écran de la télévision ou au cinéma, voit passer une biche, elle n’a plus honte d’elle-même devant cet animal. Elle ne dit plus que l’homme de sa vie se demande avec effroi où réside le plus de féminité : chez le quadrupède ou chez sa compagne ? Jean-Gabriel DOMERGUE a supprimé cette différence fâcheuse.
Entre toutes les femmes, c’est la Parisienne qui a bénéficié  le plus de ce miracle. Au point que DOMERGUE a naturalisé Parisiennes toutes les femmes qu’il a peintes, fussent-elles de Chicago ou d’Apt. Long col ployant, poitrine menue offerte en avant, cheveux de fée-enfant, doigts en fuseau, bras en liane, robe fourreau étincelante, glissante, prête à tomber, aux couleurs de fruit, et de fleur. Il a peuplé Paris de troupeaux de biches broutant les carnets de chèques et buvant du champagne. Et les Parisiennes se sont mises  à leur ressembler comme les pommes des pommiers copient celles de Cézanne. Les mannequins des couturiers sont des DOMERGUE. Cette race spéciale de petites mignonnes que j’appelle des ‘mimines’ sont des DOMERGUE. Les starlettes, les pin-up sont des DOMERGUE. Mme Jeanne la mince est un DOMERGUE. Dans les rêves de toute femme, il y a un DOMERGUE qui sommeille.
DOMERGUE, grand psychologue, grand biologiste, laisse Paris en deuil. Il est un de ceux qui ont le plus contribué à faire de cette ville une île enchantée. Pour pleurer la mort de l’inventeur de la femme-biche, chaque Parisienne ou chaque femme digne de l’être, va grossir d’un kilo. Ce d’Artagnan qui, à coups de pinceau, avait vaincu la cellulite, les laisse toutes un peu veuves. Qui, désormais, les défendra contre l’obésité, les rides, le poids de l’âge ?  Qui leur tendra ce miroir magique qui les muait en biches ?

Et cet enchanteur Merlin avait aussi l’agilité réaliste de sa Gascogne. On le nomma conservateur du Musée Jacquemart-André. Il souffla sur sa poussière. A la place des toiles d’araignées et des courants d’air, il fit apparaitre 350 000 visiteurs payants qui vinrent contempler son exposition Van Gogh. Le record  des entrées dans une exposition privée ! Il réetira ses victoires avec ses expositions Vinci, Goya, le second Empire, la Vie Parisienne, Au temps de Nadar et de Constantin Guys.
Ce bretteur d’esprit, ce causeur étincelant, a mesuré la dose exact de vin de Bordeaux qu’il fallait mêler dans ses veines à l’asphalte de nos trottoirs et au gazon de nos Tuileries pour faire un vrai parisien. C’est dans la rue qu’il est mort, comme devrait le souhaiter tout natif de la capitale. Sur ce théâtre frémissant, vibrant, dont le rideau, aujourd’hui dans le ciel de Paris, me semble formé par des robes jonquille ou vert émeraude de ses femmes.
Paul GUTH

1962 : « LE FIGARO »                                  


Mort de Jean-Gabriel DOMERGUE – le peintre était âgé de 73 ans.
Jean-Gabriel DOMERGUE est mort subitement hier soir, à Paris. Pris d’un malaise, rue d’Argenson (8è) Il s’est soudainement affaissé. Police-secours a été alerté, mais les gardiens n’ont pu que constater le décès du célèbre peintre, dont le corps a été transporté à son domicile, au musée Jacquemart-André, dont il était conservateur.
Jean-Gabriel DOMERGUE était né à Bordeaux, le 4 mars 1889. De formation traditionnelle – il fut l’élève de G. Le febvre, Robert Fleury, Adler, Humbert et F Flameng – il expose pour la première fois en 1906 au Salon des artistes français, y obtient une mention honorable en 1908, une médaille en 1912, et la médaille d’or en 1920.
Il débutait comme paysagiste, mais bientôt commença à triompher dans les portraits féminins pour lesquels il a inventé un style élégant et désinvolte qui lui assure rapidement de grands succès mondains. Il semblait ainsi apportait un rajeunissement aux traditions académiques, ce qui lui valut d’entrer assez jeune à l’Académie des beaux arts. Raymond Cogniat.

1966 semaine du 9 au 15 novembre : « ARTS »
Vernissage Jean-Gabriel DOMERGUE                       

    

1966 : du 9 novembre au 9 décembre 1966 :
Exposition rétrospective à la Galerie des Champs Elysées       
        
1983 Lundi 4 juillet : « FIGARO – VIE »
Donation de Domergue à BORDEAUX                   


Le Musée des Beaux Arts de Bordeaux s’enrichit après la donation Marquet d’un nouveau legs : la collection de Jean-Gabriel DOMERGUE né dans cette ville en 1889 et mort il y a onze ans. Il avait été l’élève de Degas et reçut le prix de Rome en 1913. Son don de portraitiste l’amena à créer un style de Parisienne au long cou qui fit sa réputation.
René DOMERGUE, critique d’art, vient de remettre à Gilberte Martin-Méry, les plus belles pièces de la collection de son frère, vingt sept tableaux et des aquarelles de Bonnard, Renoir, Berthe MORIZOT, Mary CASSATT, VLAMINCK, VALTAT, et cinq toiles de Jean-Gabriel DOMERGUE.
Une avenue de Bordeaux portera le nom du peintre.

1984 27 juillet : « MAGAZINE HEBDO »
La Collection DOMERGUE.                             

 Jean Gabriel    (1889-1962) était peintre et…bordelais. Son frère René DOMERGUE,
vient de léguer sa collection aux Musée des Beaux Arts de sa ville natale.    Jean Gabriel terminera sa vie au Musée Jacquemart André dont il fut conservateur. Sa collection comporte surtout des œuvres situées à la charnière  des XIXème et XXème siècle. Valtat, Friez, Vlamink, Marquet, Bonnard, Mary Cassatt, Berthe Morizot, et Renoir (avec deux paysages) y sont en bonne place. M.ch.H